Le Tombeau de Couperin
Ma mère l'Oye (cinq pièces enfantines)
Concerto pour piano en sol majeur
Ravel confère au piano une place de choix dans ses œuvres, jusqu’à réduire certaines de ses pièces orchestrales pour cet instrument roi. D’autres, écrites pour piano, sont à l’inverse orchestrées. À une main, à quatre, à petites mains d’enfants… il explore cet instrument de fond en comble. Ravel entretient au fil de ses œuvres une réelle fascination pour la tradition classique et baroque française. Le Tombeau de Couperin, composé pendant la guerre et créé en 1919, en est un parfait exemple. Au-delà d’un hommage au grand François Couperin, c’est toute la musique du XVIIIe siècle qui est ici célébrée. Ma mère L’Oye (1911), suite en cinq pièces – chacune étant consacrée à un conte de Charles Perrault – cultive un esprit enfantin et simple. L’effectif instrumental est réduit, dépouillé : la brillante orchestration ne dénature jamais le caractère intime original de la version pour piano. Après la guerre, le très moderne Ravel incarne le renouveau du genre concertant en France. À la suite de son détonnant Boléro, son Concerto en sol, créé en 1932, souligne ainsi ce retour à des formes plus traditionnelles, tout en mêlant avec brio quelques accents jazz. Le piano se dévoile sous toutes ses coutures, y compris dans des versions orchestrales qui révèlent toute sa richesse !