Semafor, pour petit ensemble
Concerto pour piano n° 1
Symphonie n° 3 « Rhénane »
Pour les grands compositeurs qui ont marqué l’histoire, il est des choses qu’on ne peut dire qu’en musique. Les adieux sont de celles-ci. Avec une infinie tendresse et une douceur absolue, le jeune Chopin fait, à travers son premier concerto pour piano (1830), ses adieux à sa Pologne natale, qu’il quitte pour Vienne. Il n’y reviendra plus. Point de grand voyage en perspective pour Schumann à l’aune de sa symphonie « Rhénane » (1851), si ce n’est celui vers l’au-delà. Comme un présage, c’est peu de temps après l’écriture de cette œuvre tout entière consacrée au Rhin qu’il se jette dans le fleuve. En perspective : deux compositeurs exactement contemporains (tous deux nés en 1810), sans conteste les plus importants du répertoire pianistique romantique. L’un à l’aube de sa vie ; l’autre au crépuscule. L’un aux prémices d’une production absolument singulière, tel un météore ; l’autre déjà au faîte d’une œuvre tout à fait dans son temps, qui le consacrera comme figure phare du romantisme allemand. Pudiques, contemplatifs et dénués de pathos, émouvants adieux aux terres de l’enfance ; émouvants adieux au monde.