Quatre psaumes d'Heinrich Schütz
Concerto n° 1 pour guitare op. 99
Symphonie n° 2 en ré majeur op. 36
Il arrive que certaines œuvres, à rebours des états d’âme qui traversent leur auteur, renferment un secret, masquent une crise ou une blessure profonde. D’apparence apaisante et allègre, le premier concerto pour guitare (1939) de Castelnuovo-Tedesco est composé au moment de la fuite du compositeur – juif – de l’Italie fasciste vers les États-Unis. Sous la forme traditionnelle du concerto néo-romantique pointe alors la culture traditionnelle juive, jamais tue. L’œuvre donne aussi ses lettres de noblesse à la guitare classique, en pleine éclosion, dont les dialogues s’équilibrent délicatement avec l’orchestre. Sous ses cordes, le folklore espagnol n’est jamais très loin. Fascinante œuvre d’exil où l’on danse plus que l’on ne pleure ! De la même manière, Beethoven sublime une période de crise existentielle en sa deuxième symphonie (1803), peut-être la plus joyeuse et énergique de toutes. Et lui aussi, sous une écriture toute classique convoque quelques interventions d’esprit populaire. Après cette symphonie, Beethoven revit et déclare : « à dater d’aujourd’hui, je veux ouvrir un nouveau chemin ». À plus d’un siècle d’écart, deux œuvres à la vitalité exacerbée ont permis de surpasser, de sublimer la crise. De renaître. Betsy Jolas, compositrice d’aujourd’hui, vient parfaitement renforcer ce dialogue entre passé et présent en réinterprétant l’héritage de la musique sacrée de la Renaissance (1996).